Transhumances

Transhumances au col du Soulor.
Transhumances au col du Soulor.

Les transhumances ,

Les beaux jours sont arrivés et annoncent que l’été n’est pas bien loin. Nous entrons dans la période des transhumances, et les bergers se préparent comme chaque année à rejoindre les estives.

Dès le mois de juin donc, les troupeaux de brebis ou de bétails gagnent les montagnes les plus proches, où l’herbe vient de renaître après la fonte des neiges et ils n’en redescendront qu’entre les mois de octobre ou novembre, dès les premiers froids ou avant que les premières neiges recouvrent les pâturages.

Les transhumances, ce mot nous vient de trans (au-delà ) et de humus ou terre ( au-delà du pays ), qui désigne la montée aux estives , démarrent en premier lieu à Lourdios- Ichère dans la vallée d’Aspe, par le marquage des bêtes, la pose des sonnailles et bien sûr la bénédiction des troupeaux. En vallée d’Ossau, les habitants et bergers partagent ce moment fort un peu plus tardivement pour que les vacanciers deviennent eux aussi acteurs, en accompagnant troupeaux et bergers dans la joie jusqu’aux estives . Toutes les vallées, versants Français et Aragonais, troupeaux de brebis, de bétails, bergers, vachers ( lous bouès ) partent et montent pour de longs mois vers leurs estives. C’est un évènement à ne manquer en aucun cas, au moins le vivre une seule fois.

Alors que nous montions au col de Lurdé à 1948 m en suivant le GR 10, secteur que j’affectionne particulièrement pour la descente du canyon du Soussouéou ou son vallon, le hasard nous a offert l’occasion de suivre justement une ‘’ montée ‘’ à l’estive. C’est sous les falaises de la Tume que nous avons rejoint et suivi le troupeau de brebis. Le passage à cet endroit étant réellement étroit, prenant notre mal en patience, nous l’avons donc suivi jusqu’au plateau du Cézy à 1625 m où se trouvait la bergerie, lieu final, lieu de l’estive, positionnée sur le GR 10, elle est sur le passage obligé pour rejoindre le col de lurdé. En toile de fond, le pic du Cézy majestueux dominait le plateau ainsi que la vallée du Soussouéou.

Les bergers, leurs familles, les amis, ayant participés au bon déroulement du déplacement du troupeau à 1625 m étaient réunis autour de nombreuses tables qui s’alignaient sur les pelouses.

C’est à notre retour du col, que nous sommes passés à quelques distances évitant de perturber leur joie et leur bonheur de se retrouver tous réunis comme chaque année au même endroit. Place maintenant aux réjouissances. Bientôt avant la nuit, familles et amis redescendront dans la vallée, laissant le berger seul avec ses chiens pour compagnie, là- haut dans sa solitude. Pour lui, ce n’est pas le travail qui va lui manquer à partir de ce moment même.

C’est ça les transhumances !

Nous avons plongés dans le vallon du Soussouéou, pour cheminer dans la forêt d’Erréna qui rejoint plus bas le sentier emprunté le matin. Nous laissons le sentier qui mène au parking, pour cheminer sur la Corniche des Alhias, sentier pittoresque, mais très étroit surplombant le réputé canyon du Soussouéou, dont la protection (main courante) laisse plus qu’à désirer. Personnes sujettes aux vertiges, s’abstenir. Un peu plus loin, quelques pas permettent de rejoindre une piste parrallèle afin de rejoindre le parking. Dans peu de temps, celui-ci sera envahi par les toiles de tentes et fourgons emménagés par nos amis Espagnols adeptes de canyoning, dont les voix, les cris, et les appels résonneront au fond du canyon.