Les monastères de San Juan de la Peña

à partir de Santa Cruz de las Séros

en Aragon le 2 mai 2015

San juan de la peña ou l’art Roman en Aragon.

C’est à Santa Cruz de la Séros tout proche de Jaca que se niche ce petit village au pied de la sierra de Péña où débute notre randonnée. A son entrée, dans un rond- point, le visiteur est accueilli par la représentation de la traditionnelle cheminée Aragonaise. Tout à côté, la petite église du XIème S., d’une seule nef et aux ouvertures aveugles, massive, attire le regard. Notre marche nous fait passer devant l’imposante et défensive église de Santa Maria, qui au XIème S était le monastère des Bénédictines. C’est au retour que nous irons visiter cet édifice.

Le sentier au bout du village monte raide et gagne rapidement de l’altitude parmi les buis en offrant des vues grandioses sur le village, les plaines qui l’entoure et les montagnes environnantes. La montée est raide, m’oblige à reprendre mon souffle, mais elle permet de poser un regard sur le bleu, le jaune des multitudes de fleurs printanières tranchant dans le vert foncé des buis bordant le sentier. Parfois les pierres roulent sous les pieds, et dans les sous-bois, où la lumière a dû mal à pénétrer, les galets sont glissants rendant la montée quelque peu dangereuse. Dans la vallée, les  rio Aragon et Aragon Subordan musardent parfois parmi les champs jaunes de colza. Nous quittons cette piste montant vers le monastère Neuf, pour prendre à droite celle menant vers celui du monastère Vieux. Large, belle, dans la végétation, sa longueur nous faisant perdre beaucoup d’altitude (ce qui n’est pas très bon, car il faudra remonter après sa visite) et à se poser des questions sur sa destination finale. Enfin , devant nous se dresse une immense falaise verticale de conglomérat. Nous voilà devant ce lieu du XI ème S. Munis de nos recueils version Française, nous entrons dans ce lieu de mémoire, ce lieu chargé d’histoire. La zone la plus basse étant la plus ancienne. Un escalier conduit à la salle capitulaire, dans la roche sont creusé des sépultures. Un passage permet de communiquer avec l’église basse qui possède 2 niveaux. Une partie est intégré à l’abri sous roche daterait du Xème S. L’autre plus récente de cette minuscule église est divisée en 2 nefs, construite au XIIème S pour soutenir l’église haute. Un escalier conduit au Panthéon des Nobles, une cour possédant 2 rangées de niches fermées par des dalles sculptées. L’église haute, son sanctuaire possède 3 absides creusées dans la roche. Nous passons ensuite au cloître de San Juan avec ses arcades sous la voute de la falaise. Chaque chapiteau numéroté nous renvoie à une interprétation : Adam et Eve, la Visitation, la Nativité, la Cène, etc…Une fontaine, une chapelle, complètent ce lieu.

Nous quittons ce sanctuaire spirituel bâti sous la roche pour rejoindre le monastère Neuf de San Juan. A quelques centaines de mètres plus haut, nous quittons la route pour emprunter un sentier qui bien raide comme le précédent, conduit sur un plateau verdoyant à 1120 m.d’altitude. Devant nous se dessine le monastère Neuf édifié au XVIIème S. Tables, bancs aux abords d’une pinède semble nous inviter à la rêverie et à la détente. Nous posons nos sacs loin de la foule bruyante déjà attablée au loin. C’est après le repas que nous reprenons notre visite. Dans un bâtiment annexe le Centre d’Interprétation des Rois d’Aragon affiche ‘’ cerrado ‘’. Direction le monastère Neuf. Son église est toute de briques et les portes richement décorées de statues de pierres représentants des saints. Nous continuons notre visite par une piste qui en ¼ d’heure nous conduit au point le plus haut ‘’ le Balcon del Pirénéo ‘’. Une table d’orientation en marbre blanc permet de repérer les sommets de la chaine des Pyrénées. Or, ce jour-là, ce n’était que le miroir de l’invisible. Retour sur nos pas. Cet immense édifice a été transformé en partie en hôtel de luxe, cafétéria, musée. Une  autre partie occupe le Centre d’Interprétation du monastère Vieux de San Juan de la Peña. Une merveille. A voir ou revoir, pour passionnés d’Art Roman. Retour par un nouveau sentier, en partie, nous évitant ainsi un long détour et rattraper à la bifurcation celui du matin.

Arrivée à Santa Cruz de las Séros. Visite du monastère des Bénédictines XIème S toujours, comprise dans le pass. De volume imposant, il semble étouffer par les maisons qui l’entourent, alors que son clocher à 3 rangées de fenêtres s’élève haut vers le ciel. Le document fournis à l’entrée nous révèle que son nom viendrait de’’ Santa Cruz de las Sorores’’ (les 3 sœurs) filles de Ramiro I, premier roi d’Aragon et que les nonnes occupaient la tour, et la magnifique salle couverte d’une croisée d’ogives recelant de splendides chapiteaux. Départ et nuit au village de Riglos pour une nouvelle randonnée.